jeudi 9 octobre 2008

Les règles et la violence

Je ne veux pas ici parler de normes et déviances, mais bien de menstruation ; du moment particulier du cycle biologique de la femme où tout est réputé déréglé et tabou. Rassurez vous, je ne vais pas faire ici des confidences embarrassantes qui n'auraient pas lieu d'être sur une page aussi publique et exposée; je ne vais pas non plus faire du démarchage pour des serviettes hygiéniques révolutionnaires ...
Je viens de trouver sur Jstor (la mine des étudiants, où l'on trouve de vraies pépites après des heures de sueur) une étude fort intéressante intitulée "Menstruation and Aggressive Behavior in a Correctional Center for Women" (The Journal of Criminal Law, Criminology, and Police Science, Vol. 62, No. 3 (Sep., 1971), pp. 388-395). Les auteurs, Desmond P. Ellis et Penelope Austin, après avoir présenté un joli florilège de superstitions sur la souillure du sang menstruel, entreprennent de vérifier les fondements de ces croyances en examinant le comportement violent et antisocial des femmes dans une situation expérimentale, la prison. Un certain Cooke n'avait - il pas affirmé qu'à Paris, une année donnée, 84% des crimes commis par des femmes l'avaient été lorsque ces dernières étaient en période de menstruation? L'étude, qui n'a rien de bien transcendant dans sa mise en oeuvre (questionnaire administré quotidiennement à 45 femmes en prison pendant 4 mois) produit un très joli schéma, que l'on pourrait comparer à des courbes de température... Réglé comme du papier à musique...

Les auteurs, sociologues, regrettent qu'on ne puisse pas vraiment proposer d'interprétation en termes sociologiques et qu'il faille s'en remettre aux endocrinologues pour expliquer un peu cette irritabilité périodique... Mais ils suggèrent tout de même en conclusion une application très utile de leur recherche: messieurs les policiers, lorsque vous intervenez dans une dispute conjugale, vérifiez que madame n'a pas ses règles - auquel cas vous risqueriez bien votre vie à vous interposer ! Rien de nouveau sous le soleil somme toute. A quand une vraie étude sur les rapports entre violence et cycle de la lune?

(note en tout petit: un article de 1989 paru dans Annals of Emergency Medicine conclut d'une observation des services d'urgence de Pittsburg qu'il n'y a pas de fondement statistique à l'idée que les traumatismes les plus violents ont lieu en période de pleine lune)

6 commentaires:

Yasmine a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

personnellement j'ai étranglé 5 caniches et écrasé 12 rats lors de mes dernières règles...

Vympel a dit…

bonjour,

pour le truc du schéma je vous propose une idée: vous faites une capture d'écran (du schéma), vous modifiez le truc en jpg (JPEG) le format image le plus rependu (vous pouvez faire ça avec plein de soft dont le plus simple est Paint de MS); et enfin vous publiez le shoot en tant qu'une insertion d'image.

je trouve que cette étude est très originale, en fait ils existent pleins de phénomènes qui règlent ou dérèglent nos réactions, surtout celles instantanées...d'ailleurs pleins d'études cliniques s'intéressent aux balbutiements chimiques de notre organisme ainsi qu'aux conséquences. c'est un milieu encore obscure délaissé par la plupart des scientifiques mais qui reflète en contre-partie de possibles explications logiques à divers énigmes que nous subissons(...)

Yasmine a dit…

merci pour le truc, j'ai réussi à insérer l'image...

Vympel a dit…

Bravo !

Pour ma part c'est assez attractif un schéma :) ... bien que se soit un tout petit peu minuscule la crête démontrant l'apogée de "la folie meurtrière" est bien distincte...j'aurais aimé avoir une copie de la fameuse étude...

Yasmine a dit…

On trouve l'article sur Jstor