C'est le titre d'un film qui sort aujourd'hui dans les salles. Un documentaire d'une beauté et d'une force remarquables.
C'est l'histoire de femmes qui ont un homme qu'elles aiment (un fils, un mari) à côté, dans la maison d'arrêt de Rennes. Elles font des centaines de kilomètres, parfois plusieurs fois par semaines, avec gamins et petit salaire, pour aller remonter le moral à leur homme, lui dire leur amour, leur soutien. Lui apporter du linge propre, parfumé, avec des mots doux plein le sac. Lui apporter le colis de Noël en prenant soin d'abord de dépiauter les bonbons de leur emballage car la prison ne laisse pas rentrer l'aluminium.
C'est la vie de ces femmes qui subissent à plein temps la détention de leur mari. Le poids financier d'un revenu en moins et de dépenses en plus (il faut bien qu'il "cantine *" pour manger à sa faim). Le poids émotionnel de l'absence. Mais aussi les brimades et vexations infligées par l'administration pénitentiaire, aux règles arbitraires et souvent imprévisibles, qui ne dit rien - lorsque l'aimé est à l'hôpital, ou bien va être transféré dans une autre prison.
La peur du suicide - des actes extrêmes et autodestructeurs. "quand j'ai accouché il a demandé une permission, on lui a refusé; il s'est tailladé les veines, il pensait qu'à l'hôpital il pourrait me voir, ils ne l'ont même pas emmené à l'hôpital, ils l'ont recousu sur place".
La peur de craquer soi-même, de ne plus tenir le coup, d'être usée par la peine, par la frustration aussi des incompréhensions dedans/dehors, peur du fossé grandissant...
Et l'amour, mystérieux dans sa force, sa résolution, sa détermination.
* cantiner: acheter des produits au magasin de la prison.
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