mardi 25 août 2009

voyages. Roumanie


me voici a Belgrade, sur un clavier serbe - vous l'aurez remarque aux fautes de frappe. Je suis arrivee ce matin apres une longue et confortable nuit en train depuis Bucarest.

La Roumanie etait une belle experience. Bucarest donne l'impression etrange d'etre une ville qui, se relevant de son passe de betonnages megalomaniaques, est colonisee par le monde. Western Union, le champion du transfert d'argent, domine de loin tous les McDonald's, Carrefour, Decathlon etc. C'est aussi une ville qui revit dans ses ruelles, ou se precipite la jeunesse branchee la nuit tombee.
A cette agitation nous avons prefere la chaleureuse rusticite des montagnes. Les paysans partageaient volontiers le lard et l'eau de vie de prune, nous laissaient dormir dans leur champ ou dans leur grange. Nous avons sillonne le pays de toutes manieres, a pieds, en charette, en train, en stop - souvent les plus edentes rigolards offraient de nous transporter dans leur vieille Dacia, qui tenait par la force du saint esprit, invoque a tous les carrefours.
Ceux qui parlaient anglais - ou avaient la patience de chercher les mots dans le dictionnaire franco roumain que nous transportions - parlaient parfois de l'Europe, qui detruisait les campagnes roumaines avec tous ses reglements et standards. Parfois de Ceaucescu, sous le regne de qui il n'y avait pas de liberte, mais pas de voleurs non plus, et davantage d'egalite. Les plus jeunes disaient vouloir partir, certains, qui etaient revenus, disaient au contraire ne plus vouloir quitter leurs montagnes.
Nous n'avons pas trouve la cle de la question tsigane. La Roumanie est, avec la Macedoine, le pays qui en compte la plus importante proportion. On les voyait mendier dans les villes, autour des gares. Nous avons traverse un village de Bucovine ou les parents travaillent comme bucherons et les enfants nous couraient apres pour nous piquer des trucs dans nos sac a dos. Un de nos chauffeurs, lorsque nous faisions du stop, nous affirmait que la Roumanie faisait beaucoup d'efforts pour les integrer et avait mis en place des quotas dans les universites a leur intention. Son hypothese etait que les riches tsiganes perpetuaient la misere des autres pour les exploiter.
Nous avonspar conte trouve la cle de Dracula. Le compte Vlad Tepes regnait en maitre absolu sur la Transylvanie. Il avait la reputation d'etre particulierement severe, et de punir les crimes en inventant des chatiments atroces - couper une main, ecarteler, empaler...Ce sont ses pratiques qui ont fait de lui un modele pour le seigneur buveur de sang...
Les paisibles monts de Transylvanie sont bien loin de ces contes obscurs. On peut tout au plus jouer a s'y faire peur en parlant des ours, mais les meules dorees qui ponctuent le paysage ont plutot un air moelleux et rassurant.

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