Un autre type d'annonce (comme quoi les agents immobiliers ont de la concurrence dans le vaste marché de l'immoralité): celui des obscures personnalités africaines et autres qui ont hérité d'une immense fortune, ont une maladie terrible, et ont reçu l'ordre divin de vous léguer leur argent, si vous voulez bien leur transmettre vos coordonnées bancaires. Le dernier message de ce type qui me soit providentiellement arrivé est particulièrement délicieux, dans le genre "affreux fonctionnaire véreux qui se repentit sur son lit de mort":
Mes Salutations
Je suis Mr NOEL PACHA, ancien agent de police à l'île Maurice.
Durant ma carrière de policier, j'ai eu à effectuer des trafics illégaux dans le domaine de la drogue et des armes. En ce moment là, tous mes virements bancaire se faisaient dans mon compte bancaire dans un pays de l'Afrique de l'ouest appelé le Benin à l'aide de l'ex Président de la république, le Générale "MATHIEU KEREKOU" qui à chaque virement avait son pourcentage.
Suite à mon état critique due au cancer de poumon, il m'est été conseillé par le père de mon église après confession de faire une charité avec une grande partie de ces fonds dont je dispose dans cette banque Béninoise à différentes personnes dans tous les pays du monde afin que le seigneur pardonne mes péchés.
C'est ainsi que je me sers du net pour contacter les chanceux qui bénéficieront gratuitement d'un chèque de 80.000.00€ (quatre vingt mille Euro) dont vous faites partie. Au nom du seigneur créateur du ciel et de la terre, cette somme vous aidera à réglementer une bonne partie de vos problèmes financiers. Je vous annonce que j'ai eu à contacter un avocat financier du bénin du nom de Me ALAPINI François. Ce dernier ayant une bonne foi a eu à signé un contrat d'accord de partenariat financier avec moi. Je vous annonce que vous n'aurez
pas à payer son salaire honoraire en avance car il a été dit au numéro 05 de la page 03 du contrat que:
05- Les tarifs total des honoraires de course s'élèveront à 655 et ne doivent être payés par le bénéficiaire après la réception du chèque et l'échange entre les deux banques.
Je vous prie de prendre contact avec cet avocat du nom de Me ALAPINI François
au BÉNIN pour réclamer votre chèque car je pars pour les USA dès ce soir pour continuer mes soins.
Au nom de Dieu créateur du ciel et de la terre, je vous prie d'accepter ce don que je vous offre du fonds du cœur car j'ai été conseillé par le curé de l'église "CATHOLIQUE" de Port-Louis.
Me ALAPINI François
(nb. en googlant le nom de l'avocat on trouve des commentaires de pauvres internautes qui se sont fait piéger en envoyant de jolies sommes par Western Union pour "légaliser l'acte de donation")
(nb2. le nom du gars est bien choisi. Un père noël qui mène une vie de pacha...)
samedi 24 janvier 2009
vendredi 23 janvier 2009
A vendre: bel appartement avec mémé
Retour à un peu d'humour. En recherche d'appartement, voici une annonce sur laquelle je suis tombée un peu par hasard. On ne peut manquer une occasion de dénoncer l'esprit pervers de l'agent immobilier, que l'on voit compter ses sous et planter des épingles dans l'effigie de mémé pour accélérer sa mort...
-EXCLUSIVITÉ- Paris 11ème -Rue Alexandre Dumas- SPÉCIAL INVESTISSEUR, nous vous présentons dans ce bel immeuble pierres et briques aux parties communes impeccables, ce 3 pièces d'une surface de 53 m², distribution en étoile, double exposition, séjour, 2 chambres, possibilité de double séjour, cuisine indépendante. Cet appartement est vendu occupé par une dame de 80 ans.
-EXCLUSIVITÉ- Paris 11ème -Rue Alexandre Dumas- SPÉCIAL INVESTISSEUR, nous vous présentons dans ce bel immeuble pierres et briques aux parties communes impeccables, ce 3 pièces d'une surface de 53 m², distribution en étoile, double exposition, séjour, 2 chambres, possibilité de double séjour, cuisine indépendante. Cet appartement est vendu occupé par une dame de 80 ans.
mardi 20 janvier 2009
LIcenciés de Noël
Je parle trop peu de la France sur ce blog... permettez-moi alors de renvoyer à un très bon article sur la crise, qui nous rappelle que dans l'Etat providence français on n'a toujours pas assez de protection sociale, et que les "précaires" ne sont pas des paresseux, mais au contraire des gens qu'on exploite. C'est l'histoire d'un couple qui, le jour de Noël, reçoit une lettre annonçant la perte de leurs revenus, alors qu'ils avaient tous deux durement travaillé.
mercredi 14 janvier 2009
Les refuzniks (Noga n'est pas seule)
Alors que l’offensive sur Gaza continue, des voix discordantes se font entendre dans la société israélienne. Une vidéo circule sur internet montrant un autre visage de la guerre : celui des jeunes réservistes qui la rejettent.
On les appelle « refuzniks », ou sarvanim en hébreu. Ce sont ceux qui ont refusé de servir : de servir l’occupation, de participer aux combats. Dans un pays où l’armée occupe une place si importante, la position de ces objecteurs de conscience est difficile à tenir. Tous les citoyens juifs israéliens doivent accomplir un service militaire obligatoire d’une durée de 3 ans pour les hommes et 22 mois pour les femmes, auxquels s’ajoute en théorie un mois de réserve par an, jusqu’à 40 ans (1). L’armée est le véritable rite d’entrée dans la société israélienne, à bien des égards. Elle est vue aussi comme une indispensable condition de survie de l’Etat hébreu.
Il faut du courage pour refuser, plus que pour se battre, affirme Noam Livne, car lorsqu’on refuse on est seul contre tous. Ce jeune israélien est bien conscient des risques qu’il prend en ignorant l’ordre de mobilisation : il a déjà été emprisonné en 2001 suite à son refus de servir dans les territoires occupés ; cette fois, dit-il, « j’ai préparé un sac à la maison avec des bouquins et tout ce dont j’aurai besoin en prison ».
Noam est membre de "Le Courage de refuser", un mouvement fort de plus de 600 signataires, soldats et officiers de réserve, qui dénoncent le rôle de l’armée dans l’occupation des territoires palestiniens, et considèrent que la stratégie répressive ne sert pas la sécurité d’Israël. Le mouvement "Yesh Gvul" (Il y a des limites), constitué pendant la guerre du Liban de 1982, a compté jusqu'à 3000 membres. Le site "Refusenik watch" (www.oznik.com) estime qu'il y a à ce jour 1686 refuseniks. Les plus jeunes se sont rendus célèbres à travers le "mouvement du 18 décembre", qui rassemble des lycéens - des "shministim", comme ils se désignent: ils ont 18 ou 19 ans, et ils ont préféré la prison à la conscription.
C'est à ce choix éthique qu'appellent les manifestations pacifistes qui ont lieu en Israël depuis le début des opérations militaires sur la bande de Gaza. Les refuzniks critiquent l'aveuglement moral dont seraient victimes leurs camarades dans l’armée : « Les gens me disent, la pitié et la compassion, ce sont des mots de civils, on les laisse à la maison avant de partir au front, et c’est comme ça qu’ils en viennent à bombarder des écoles, ou l’université islamique de Gaza ! », déplore Jonathan Shapira, réserviste de l’armée de l’air. Selon ces anciens combattants qui ont déposé les armes, aucune guerre ne produira de paix durable : « On ne peut pas édifier la sécurité de Sdérot sur la souffrance de Gaza ».
PS. Infos complémentaires dans la rubrique "commentaires".
---------------
(1) En réalité le fonctionnement de la conscription est complexe: il inclut les Druzes mais n'inclut ni les Arabes chrétiens ni les Arabes musulmans (sauf exceptions sur la base du volontariat); les femmes sont en général dispensées des obligations de réserve; les ultraorthodoxes ("haredim")peuvent effectuer des formes de service civil au lieu de porter les armes. Pour plus d'information sur la conscription mais aussi sur les forces militaires israéliennes, on se reportera à l'ouvrage de Pierre Razoux Tsahal, ed. Perrin 2006.
On les appelle « refuzniks », ou sarvanim en hébreu. Ce sont ceux qui ont refusé de servir : de servir l’occupation, de participer aux combats. Dans un pays où l’armée occupe une place si importante, la position de ces objecteurs de conscience est difficile à tenir. Tous les citoyens juifs israéliens doivent accomplir un service militaire obligatoire d’une durée de 3 ans pour les hommes et 22 mois pour les femmes, auxquels s’ajoute en théorie un mois de réserve par an, jusqu’à 40 ans (1). L’armée est le véritable rite d’entrée dans la société israélienne, à bien des égards. Elle est vue aussi comme une indispensable condition de survie de l’Etat hébreu.
Il faut du courage pour refuser, plus que pour se battre, affirme Noam Livne, car lorsqu’on refuse on est seul contre tous. Ce jeune israélien est bien conscient des risques qu’il prend en ignorant l’ordre de mobilisation : il a déjà été emprisonné en 2001 suite à son refus de servir dans les territoires occupés ; cette fois, dit-il, « j’ai préparé un sac à la maison avec des bouquins et tout ce dont j’aurai besoin en prison ».
Noam est membre de "Le Courage de refuser", un mouvement fort de plus de 600 signataires, soldats et officiers de réserve, qui dénoncent le rôle de l’armée dans l’occupation des territoires palestiniens, et considèrent que la stratégie répressive ne sert pas la sécurité d’Israël. Le mouvement "Yesh Gvul" (Il y a des limites), constitué pendant la guerre du Liban de 1982, a compté jusqu'à 3000 membres. Le site "Refusenik watch" (www.oznik.com) estime qu'il y a à ce jour 1686 refuseniks. Les plus jeunes se sont rendus célèbres à travers le "mouvement du 18 décembre", qui rassemble des lycéens - des "shministim", comme ils se désignent: ils ont 18 ou 19 ans, et ils ont préféré la prison à la conscription.
C'est à ce choix éthique qu'appellent les manifestations pacifistes qui ont lieu en Israël depuis le début des opérations militaires sur la bande de Gaza. Les refuzniks critiquent l'aveuglement moral dont seraient victimes leurs camarades dans l’armée : « Les gens me disent, la pitié et la compassion, ce sont des mots de civils, on les laisse à la maison avant de partir au front, et c’est comme ça qu’ils en viennent à bombarder des écoles, ou l’université islamique de Gaza ! », déplore Jonathan Shapira, réserviste de l’armée de l’air. Selon ces anciens combattants qui ont déposé les armes, aucune guerre ne produira de paix durable : « On ne peut pas édifier la sécurité de Sdérot sur la souffrance de Gaza ».
PS. Infos complémentaires dans la rubrique "commentaires".
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(1) En réalité le fonctionnement de la conscription est complexe: il inclut les Druzes mais n'inclut ni les Arabes chrétiens ni les Arabes musulmans (sauf exceptions sur la base du volontariat); les femmes sont en général dispensées des obligations de réserve; les ultraorthodoxes ("haredim")peuvent effectuer des formes de service civil au lieu de porter les armes. Pour plus d'information sur la conscription mais aussi sur les forces militaires israéliennes, on se reportera à l'ouvrage de Pierre Razoux Tsahal, ed. Perrin 2006.
samedi 10 janvier 2009
Noga: Lettre d'Israël.
(ceci est la traduction de la lettre de Noga, une amie juive israélienne qui travaille pour une ONG de droits de l'homme à Tel Aviv)
Salut Yasmine,
Pardon d'avoir tardé à te répondre. oui, c'est très difficile ici [en Israel]. Bien sûr, la pire souffrance est à Gaza. Une collègue et amie à moi est là bas, elle vit dans le camp de réfugiés de Shati (plage). la semaine dernière une maison a été bombardée depuis la mer, à 70 mètres de la sienne. Des familles ont été tuées. Je lis des histoires terrifiantes sur la vie quotidienne à Gaza: rester terré impuissant, terrifié, attendre la mort.
Pour moi, en plus de la douleur que me causent les souffrances à Gaza il y a la douleur et le désespoir à entendre mes concitoyens israéliens. Il y a toujours ici de l'enthousiasme pour les guerres, mais je crois que le soutien qu'on voit à présent est inédit. Dans le passé, on prétendait au moins à la moralité. Les forces armées israéliennes s' "excusaient" de tuer des civils. Maintenant il n'y a plus aucune inhibition. On tue des centaines d'hommes, femmes et enfants innocents, en quelques jours, comme "légitime défense", et l'audience applaudit. Je suis au delà du désespoir et de la déception. Je n'ai plus d'attentes ou d'espoir sur cet endroit. Il y a des gens gentils et sympathiques, et j'en connais personnellement, qui peuvent soutenir les crimes les plus atroces. C'est l'humanité. La machine de propagande a marché à 100% et a réussi à éliminer les instincts moraux que les gens sont supposés avoir.
Tout cela est bien triste.
J'ai de la chance, cependant, que toute ma famille partage mes vues, mes collègues aussi bien évidemment, et mes amis, dans leur majorité. Il y a des manifestations tout le temps. Samedi dernier [le 3 janvier] plusieurs milliers de personnes ont défilé à Tel Aviv (photos jointes). Cela réchauffe le coeur de voir encore un peu de bon sens et de moralité ici...
La plupart des partis politiques ont soutenu l'attaque au début, même les partis prétendument "de gauche" (et je ne leur donnerai jamais mon vote, à aucun d'entre eux). Maintenant, comme on pouvait s'y attendre, on entend de plus en plus de voix en faveur d'une trêve. Si le nombre de soldats israéliens tués augmente, l'opinion publique va aussi changer progressivement. C'est ce qui s'est passé concernant l'opération au Liban d'il y a 2 ans. La souffrance des Libanais avait été complètement exclue du débat. Loin des regards. Ici, on reconnaît la souffrance des Gazaouis, mais notre besoin de "légitime défense", et/ou le fait qu' "ils" aient voté Hamas justifie, aux yeux de la plupart des Israéliens, n'importe quel crime contre eux.
Les gens ici n'ont aucune mémoire, et ils vont répéter et croire les mêmes slogans et les mêmes opérations minables qu'Israël a tentées et échouées plusieurs fois au Liban et dans les territoires occupés. un mélange de méchanceté et de stupidité...
au moins on peut supposer que tout cela sera fini avant le 20 janvier, parce qu'Obama a émis des protestations... Je l'espère ! mais le traumatisme pour les Gazaouis, et le dommage à une possible réconciliation subsisteront encore pour une ou deux générations.
J'imagine que cela ne te donne pas envie d'essayer de revenir visiter Israël prochainement...
Je te souhaite une très très bonne année ;
Noga
Salut Yasmine,
Pardon d'avoir tardé à te répondre. oui, c'est très difficile ici [en Israel]. Bien sûr, la pire souffrance est à Gaza. Une collègue et amie à moi est là bas, elle vit dans le camp de réfugiés de Shati (plage). la semaine dernière une maison a été bombardée depuis la mer, à 70 mètres de la sienne. Des familles ont été tuées. Je lis des histoires terrifiantes sur la vie quotidienne à Gaza: rester terré impuissant, terrifié, attendre la mort.
Pour moi, en plus de la douleur que me causent les souffrances à Gaza il y a la douleur et le désespoir à entendre mes concitoyens israéliens. Il y a toujours ici de l'enthousiasme pour les guerres, mais je crois que le soutien qu'on voit à présent est inédit. Dans le passé, on prétendait au moins à la moralité. Les forces armées israéliennes s' "excusaient" de tuer des civils. Maintenant il n'y a plus aucune inhibition. On tue des centaines d'hommes, femmes et enfants innocents, en quelques jours, comme "légitime défense", et l'audience applaudit. Je suis au delà du désespoir et de la déception. Je n'ai plus d'attentes ou d'espoir sur cet endroit. Il y a des gens gentils et sympathiques, et j'en connais personnellement, qui peuvent soutenir les crimes les plus atroces. C'est l'humanité. La machine de propagande a marché à 100% et a réussi à éliminer les instincts moraux que les gens sont supposés avoir.
Tout cela est bien triste.
J'ai de la chance, cependant, que toute ma famille partage mes vues, mes collègues aussi bien évidemment, et mes amis, dans leur majorité. Il y a des manifestations tout le temps. Samedi dernier [le 3 janvier] plusieurs milliers de personnes ont défilé à Tel Aviv (photos jointes). Cela réchauffe le coeur de voir encore un peu de bon sens et de moralité ici...
La plupart des partis politiques ont soutenu l'attaque au début, même les partis prétendument "de gauche" (et je ne leur donnerai jamais mon vote, à aucun d'entre eux). Maintenant, comme on pouvait s'y attendre, on entend de plus en plus de voix en faveur d'une trêve. Si le nombre de soldats israéliens tués augmente, l'opinion publique va aussi changer progressivement. C'est ce qui s'est passé concernant l'opération au Liban d'il y a 2 ans. La souffrance des Libanais avait été complètement exclue du débat. Loin des regards. Ici, on reconnaît la souffrance des Gazaouis, mais notre besoin de "légitime défense", et/ou le fait qu' "ils" aient voté Hamas justifie, aux yeux de la plupart des Israéliens, n'importe quel crime contre eux.
Les gens ici n'ont aucune mémoire, et ils vont répéter et croire les mêmes slogans et les mêmes opérations minables qu'Israël a tentées et échouées plusieurs fois au Liban et dans les territoires occupés. un mélange de méchanceté et de stupidité...
au moins on peut supposer que tout cela sera fini avant le 20 janvier, parce qu'Obama a émis des protestations... Je l'espère ! mais le traumatisme pour les Gazaouis, et le dommage à une possible réconciliation subsisteront encore pour une ou deux générations.
J'imagine que cela ne te donne pas envie d'essayer de revenir visiter Israël prochainement...
Je te souhaite une très très bonne année ;
Noga
samedi 3 janvier 2009
Gaza
Je n'ai pas écrit de message depuis le début de l'offensive israélienne sur Gaza. C'est que j'y pense beaucoup, et j'ai beaucoup trop de choses à dire sur le sujet. Tout d'abord, sur le traitement médiatique prétendument "modéré" qui évoque des torts partagés entre Israël victime des roquettes et les Gazaouis victimes des bombardements. Il suffit de savoir compter pour voir l'absurdité de cette équation. Ensuite, sur l'identité des victimes: Israël affirme viser essentiellement des militants du Hamas et ne faire que des dégats collatéraux parmi les "vrais" civils.
Reste à voir qui sont les militants du Hamas: en l'occurrence, n'importe qui travaillant pour le semblant de structure institutionnelle à Gaza; c'est-à-dire policiers, pompiers, enseignants etc. Les cibles sont en effet des cibles civiles, qui touchent le Hamas dans ses activités civiles d'administration d'un territoire dont il avait la charge depuis sa victoire aux élections législative (légitimité légale) et depuis sa rupture avec le fatah de Mahmoud Abbas (qui n'a rien fait pour défendre les députés élus qui ont été jetés en prison en Israël sur des allégations floues de terrorisme ; l'un d'entre eux, président du Parlement, a ainsi été condamné à 36 mois de prison pour son appartenance au Hamas, forme de représaille suite à l' "enlèvement" du caporal Shalit).
Depuis des mois les organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme tirent la sonnette d'alarme sur la situation à Gaza. Pénurie d'énergie, d'eau, de denrées alimentaires. Enfermement. Blocage de toute activité. Ces mesures n'étaient pas, pour Israël, un moyen de pression pour forcer le Hamas à la négociation, puisque c'est le Hamas lui-même qui a proposé une trêve et proposé de négocier - ce à quoi Israël a répondu qu'il ne négociait pas avec les "terroristes". Il a bien fallu pourtant que les Britanniques acceptent de discuter avec le Sinn Fein pour régler la question nord-irlandaise. L'accusation de terrorisme n'est pas signe d'une volonté d'apaisement politique, surtout lorsqu'elle vise un mouvement qui, devenu responsable de la gestion des affaires courantes, est en train d'accomplir sa propre mutation (bel article de Libé sur le sujet). Le choix de cibles telles que le siège de la police (visé le jour de la remise des diplômes à la nouvelle promotion de policiers), une caserne de pompiers près d'un camp de réfugiés, l'université islamique de Gaza (qui n'est pas un obscur repaire de Talibans mais une réelle institution académique), laisse planer des doutes sur les intentions réelles des stratèges israéliens. S'agit-il vraiment de faire cesser des tirs de roquette? D'affaiblir le Hamas? Ou de réoccuper Gaza?
En 2005, le choix de Sharon d'évacuer les colons de Gaza semblait politiquement courageux mais en réalité c'était une décision bien pragmatique. Gaza était une sorte de ghetto moche, avec quelques colonies cossues entourées de hordes de Palestiniens affamés; maintenir la sécurité des colons juifs coûtait cher. En plus, la surexploitation des nappes phréatiques avait causé la salinisation des ressources en eau, et il fallait importer à grand frais l'eau pour la consommation courante et l'agriculture. Finalement, il valait mieux laisser tomber Gaza et se concentrer sur la Cisjordanie, ce qui fut fait avec grands succès si l'on regarde un peu les cartes du territoire qui revient en vertu des traités à l'autorité palestinienne (CARTE: on remarque que les parties en orange, colonisées, couvrent la totalité des rives du Jourdain). Plus que l'argent, l'eau est le nerf de la guerre dans ces régions arides...
Toutefois, à la réflexion, les dirigeants israéliens, actuellement en campagne, se sont peut-être dit que les rivages de Gaza étaient intéressants, d'autant plus qu'on y a découvert de très importants gisements de gaz. De là à envisager de réoccuper la poudrière gazaouie, le chemin est long et douteux...
Quel est alors le plan israélien? Comme en 2006 avec l'offensive (désastreuse) au Liban, cela ne paraît pas clair. Comme en 2006, les démonstrations de force de l'armée israélienne et leur lot d'innocentes victimes civiles ne vont que renforcer la popularité de mouvements radicaux. Après la "victoire héroïque" du Hezbollah, les drapeaux jaunes flottaient partout au Liban. En Syrie, le Hezbollah était devenu tellement populaire que les discours de Nasrallah (le leader au turban noir) et les chants de lutte étaient en tête du top 50 des vendeurs de K7 à la sauvette. Anecdote locale: des représentants du Hezbollah avaient été invités par des Chrétiens de Marmarita, comme hôtes de marque, lors des cérémonies de l'Assomption du 15 août 2007. Manière de dire que les questions politiques dépassent les questions religieuses. Huntington est mort, recommençons à regarder les faits tels qu'ils se présentent...
Reste à voir qui sont les militants du Hamas: en l'occurrence, n'importe qui travaillant pour le semblant de structure institutionnelle à Gaza; c'est-à-dire policiers, pompiers, enseignants etc. Les cibles sont en effet des cibles civiles, qui touchent le Hamas dans ses activités civiles d'administration d'un territoire dont il avait la charge depuis sa victoire aux élections législative (légitimité légale) et depuis sa rupture avec le fatah de Mahmoud Abbas (qui n'a rien fait pour défendre les députés élus qui ont été jetés en prison en Israël sur des allégations floues de terrorisme ; l'un d'entre eux, président du Parlement, a ainsi été condamné à 36 mois de prison pour son appartenance au Hamas, forme de représaille suite à l' "enlèvement" du caporal Shalit).
Depuis des mois les organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme tirent la sonnette d'alarme sur la situation à Gaza. Pénurie d'énergie, d'eau, de denrées alimentaires. Enfermement. Blocage de toute activité. Ces mesures n'étaient pas, pour Israël, un moyen de pression pour forcer le Hamas à la négociation, puisque c'est le Hamas lui-même qui a proposé une trêve et proposé de négocier - ce à quoi Israël a répondu qu'il ne négociait pas avec les "terroristes". Il a bien fallu pourtant que les Britanniques acceptent de discuter avec le Sinn Fein pour régler la question nord-irlandaise. L'accusation de terrorisme n'est pas signe d'une volonté d'apaisement politique, surtout lorsqu'elle vise un mouvement qui, devenu responsable de la gestion des affaires courantes, est en train d'accomplir sa propre mutation (bel article de Libé sur le sujet). Le choix de cibles telles que le siège de la police (visé le jour de la remise des diplômes à la nouvelle promotion de policiers), une caserne de pompiers près d'un camp de réfugiés, l'université islamique de Gaza (qui n'est pas un obscur repaire de Talibans mais une réelle institution académique), laisse planer des doutes sur les intentions réelles des stratèges israéliens. S'agit-il vraiment de faire cesser des tirs de roquette? D'affaiblir le Hamas? Ou de réoccuper Gaza?
En 2005, le choix de Sharon d'évacuer les colons de Gaza semblait politiquement courageux mais en réalité c'était une décision bien pragmatique. Gaza était une sorte de ghetto moche, avec quelques colonies cossues entourées de hordes de Palestiniens affamés; maintenir la sécurité des colons juifs coûtait cher. En plus, la surexploitation des nappes phréatiques avait causé la salinisation des ressources en eau, et il fallait importer à grand frais l'eau pour la consommation courante et l'agriculture. Finalement, il valait mieux laisser tomber Gaza et se concentrer sur la Cisjordanie, ce qui fut fait avec grands succès si l'on regarde un peu les cartes du territoire qui revient en vertu des traités à l'autorité palestinienne (CARTE: on remarque que les parties en orange, colonisées, couvrent la totalité des rives du Jourdain). Plus que l'argent, l'eau est le nerf de la guerre dans ces régions arides...
Toutefois, à la réflexion, les dirigeants israéliens, actuellement en campagne, se sont peut-être dit que les rivages de Gaza étaient intéressants, d'autant plus qu'on y a découvert de très importants gisements de gaz. De là à envisager de réoccuper la poudrière gazaouie, le chemin est long et douteux...
Quel est alors le plan israélien? Comme en 2006 avec l'offensive (désastreuse) au Liban, cela ne paraît pas clair. Comme en 2006, les démonstrations de force de l'armée israélienne et leur lot d'innocentes victimes civiles ne vont que renforcer la popularité de mouvements radicaux. Après la "victoire héroïque" du Hezbollah, les drapeaux jaunes flottaient partout au Liban. En Syrie, le Hezbollah était devenu tellement populaire que les discours de Nasrallah (le leader au turban noir) et les chants de lutte étaient en tête du top 50 des vendeurs de K7 à la sauvette. Anecdote locale: des représentants du Hezbollah avaient été invités par des Chrétiens de Marmarita, comme hôtes de marque, lors des cérémonies de l'Assomption du 15 août 2007. Manière de dire que les questions politiques dépassent les questions religieuses. Huntington est mort, recommençons à regarder les faits tels qu'ils se présentent...
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